Mauvaise Réputation/Les Amoureux Des Bancs Publics » Lyrics [+ Adăuga +] |
1. _ P... De Toi
En ce temps-là, je vivais dans la lune
Les bonheurs d'ici-bas m'étaient tous défendus
Je semais des violettes et chantais pour des prunes
Et tendais la patte aux chats perdus
R:
Ah ah ah ah putain de toi
Ah ah ah ah ah ah pauvre de moi
Un soir de pluie v'làqu'on gratte àma porte
Je m'empresse d'ouvrir, sans doute un nouveau chat
Nom de dieu l'beau félin que l'orage m'apporte
C'était toi, c'était toi, c'était toi
Les yeux fendus et couleur pistache
T'as posé sur mon cÅ?ur ta patte de velours
Fort heureus'ment pour moi t'avais pas de moustache
Et ta vertu ne pesait pas trop lourd
Au quatre coins de ma vie de bohème
T'as prom'né, t'as prom'né le feu de tes vingt ans
Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmes
C'était toi la pluie et le beau temps
Mais le temps passe et fauche àl'aveuglette
Notre amour mûrissait àpeine que déjÃÂ
Tu brûlais mes chansons, crachais sur mes viollettes
Et faisais des misères àmes chats
Le comble enfin, misérable salope
Comme il n'restait plus rien dans le garde-manger
T'as couru sans vergogne, et pour une escalope
Te jeter dans le lit du boucher
C'était fini, t'avais passé les bornes
Et, r'nonçant aux amours frivoles d'ici-bas
J'suis r'monté dans la lune en emportant mes cornes
Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats
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2. _ J'ai Rendez-Vous Avec Vous
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3. _ La Cane De Jeanne [Version Inédit] [Edit][*][Version]
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4. _ Le Mauvais Sujet Repenti
Elle avait la taill' faite au tour,
Les hanches pleines, Et chassait l' mâle aux alentours
De la Mad'leine...
A sa façon d' me dir' : "Mon rat,
Est-c' que j' te tente ?"
Je vis que j'avais affaire Ã
Un' débutante...
L'avait l' don, c'est vrai, j'en conviens,
L'avait l' génie,
Mais sans technique, un don n'est rien
Qu'un' sal' manie...
Certes, on ne se fait pas putain
Comme on s' fait nonne.
C'est du moins c' qu'on prêche, en latin,
A la Sorbonne...
Me sentant rempli de pitié
Pour la donzelle,
J' lui enseignai, de son métier,
Les p'tit's ficelles...
J' lui enseignai l' moyen d' bientôt
Faire fortune,
En bougeant l'endroit où le dos
R'ssemble à la lune...
Car, dans l'art de fair' le trottoir,
Je le confesse,
Le difficile est d' bien savoir
Jouer des fesses...
On n' tortill' pas son popotin
D' la mêm' manière,
Pour un droguiste, un sacristain,
Un fonctionnaire...
Rapidement instruite par
Mes bons offices,
Elle m'investit d'une part
D' ses bénéfices...
On s'aida mutuellement,
Comm' dit l' poète.
Ell' était l' corps, naturell'ment,
Puis moi la tête...
Un soir, Ã la suite de
Manœuvres douteuses,
Ell' tomba victim' d'une
Maladie honteuses...
Lors, en tout bien, toute amitié,
En fille probe,
Elle me passa la moitié
De ses microbes...
Après des injections aiguës
D'antiseptique,
J'abandonnai l' métier d' cocu
Systématique...
Elle eut beau pousser des sanglots,
Braire à tu'-tête,
Comme je n'étais qu'un salaud,
J' me fis honnête...
Sitôt privé' de ma tutell',
Ma pauvre amie
Courrut essuyer du bordel
Les infamies...
Paraît qu'ell' s' vend même à des flics,
Quell' décadence !
Y a plus d' moralité publiqu'
Dans notre France...
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5. _ La Cane De Jeanne
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6. _ Le Vent
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7. _ Le Mauvais Sujet Repenti [Version 78 T] [*][Version]
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8. _ Comme Hier
Hé ! donn' moi ta bouche, hé ! ma jolie fraise !
L'aube a mis des frais's plein notre horizon
Garde tes dindons, moi mes porcs, Thérèse
Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier !
Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons
L'un tient le couteau, l'autre la cuiller
La vie, c'est toujours les mêmes chansons
Pour sauter l'gros sourceau de pierre en pierre
Comme tous les jours mes bras t'enlèv'ront
Nos dindes, nos truies nous suivront légères
Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier !
Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons
La vie, c'est toujours amour et misère
La vie, c'est toujours les mêmes chansons
J'ai tant de respect pour ton cÅ?ur, Thérèse
Et pour tes dindons, quand nous nous aimons
Quand nous nous fâchons, hé ! ma jolie fraise
Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier !
Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons
L'un tient le couteau, l'autre la cuiller
La vie, c'est toujours la même chansons
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9. _ Les Amoureux Des Bancs Publics
Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu'on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Mais c'est une absurdité
Car àla vérité
Ils sont làc'est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "Je t'aime" pathétiques
Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques
Ils se tiennent par la main
Parlent du lendemain
Du papier bleu d'azur
Que revêtiront les murs de leur chambre àcoucher
Ils se voient déjàdoucement
Ell' cousant, lui fumant
Dans un bien-être sûr
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "Je t'aime" pathétiques
Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques
Quand la saint' famill' machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris
Ell' leur décoche hardiment des propos venimeux
N'empêch' que tout' la famille
Le pèr', la mèr', la fille
Le fils, le Saint Esprit
Voudrait bien de temps en temps pouvoir s'conduir' comme eux
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "Je t'aime" pathétiques
Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques
Quand les mois auront passé
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
Ils s'apercevront émus
Qu' c'est au hasard des rues
Sur un d'ces fameux bancs
Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "Je t'aime" pathétiques
Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques
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10. _ La Première Fille
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11. _ La Mauvaise Réputation
Au village, sans prétention,
J'ai mauvaise réputation.
Que je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi!
Je ne fait pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme.
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde médit de moi,
Sauf les muets, ça va de soi.
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.
Quand je croise un voleur malchanceux,
Poursuivi par un cul-terreux
Je lance la patte et pourquoi le taire,
Le cul-terreux se retrouve par terre
Je ne fait pourtant de tort à personne,
En laissant courir les voleurs de pommes.
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde se rue sur moi,
Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi.
Pas besoin d'être Jérémie,
Pour deviner le sort qui m'est promis,
S'ils trouvent une corde à leur goût,
Ils me la passeront au cou,
Je ne fait pourtant de tort à personne,
En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome,
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde viendra me voir pendu,
Sauf les aveugles, bien entendu.
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12. _ Je Suis Un Voyou
Ci-gît au fond de mon cÅ?ur une histoire ancienne
Un fantôme, un souvenir d'une que j'aimais
Le temps, àgrands coups de faux, peut faire des siennes
Mon bel amour dure encore, et c'est àjamais
J'ai perdu la tramontane
En trouvant Margot
Princesse vêtue de laine
Déesse en sabots
Si les fleurs, le long des routes
S'mettaient àmarcher
C'est àla Margot, sans doute
Qu'ell's feraient songer
J'lui ai dit: "De la Madone
Tu es le portrait !"
Le Bon Dieu me le pardonne
C'était un peu vrai
Qu'il me pardonne ou non
D'ailleurs, je m'en fous
J'ai déjàmon âme en peine
Je suis un voyou
La mignonne allait aux vêpres
Se mettre àgenoux
Alors j'ai mordu ses lèvres
Pour savoir leur goût
Ell' m'a dit, d'un ton sévère
"Qu'est-ce que tu fais là?"
Mais elle m'a laissé faire
Les fill's, c'est comm' ça
J'lui ai dit: " Par la Madone
Reste auprès de moi ! "
Le Bon Dieu me le pardonne
Mais chacun pour soi
Qu'il me pardonne ou non
D'ailleurs, je m'en fous
J'ai déjàmon âme en peine
Je suis un voyou
C'était une fille sage
A " bouch', que veux-tu ?"
J'ai croqué dans son corsage
Les fruits défendus
Ell' m'a dit d'un ton sévère
" Qu'est-ce que tu fais là? "
Mais elle m'a laissé faire
Les fill's, c'est comm' ça
Puis, j'ai déchiré sa robe
Sans l'avoir voulu
Le Bon Dieu me le pardonne
Je n'y tenais plus !
Qu'il me pardonne ou non
D'ailleurs, je m'en fous
J'ai déjàmon âme en peine
Je suis un voyou
J'ai perdu la tramontane
En perdant Margot
Qui épousa, contre son âme
Un triste bigot
Elle doit avoir àl'heure
A l'heure qu'il est
Deux ou trois marmots qui pleurent
Pour avoir leur lait
Et, moi, j'ai tété leur mère
Longtemps avant eux
Le Bon Dieu me le pardonne
J'étais amoureux !
Qu'il me pardonne ou non
D'ailleurs, je m'en fous
J'ai déjàmon âme en peine
Je suis un voyou
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13. _ La Mauvaise Herbe
Quand l'jour de gloire est arrivé
Comm' tous les autr's étaient crevés
Moi seul connus le déshonneur
De n'pas êtr' mort au champ d'honneur
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
La mort faucha les autres
Braves gens, braves gens
Et me fit grâce à moi
C'est immoral et c'est comm' ça
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
La fille à tout l'monde a bon cœur
Ell' me donne au petit bonheur
Les p'tits bouts d'sa peau, bien cachés
Que les autres n'ont pas touchés
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
Elle se vend aux autres
Braves gens, braves gens
Elle se donne à moi
C'est immoral et c'est comme ça
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Qu'on m'aime un peu
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Qu'on m'aime un peu
Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm' les moutons
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
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14. _ Brave Margot
Margonton la jeune bergère
Trouvant dans l'herbe un petit chat
Qui venait de perdre sa mère
L'adopta
Elle entrouvre sa collerette
Et le couche contre son sein
C'était tout c'quelle avait pauvrette
Comm' coussin
Le chat la prenant pour sa mère
Se mit à téter tout de go
Emue, Margot le laissa faire
Brav' Margot
Un croquant passant à la ronde
Trouvant le tableau peu commun
S'en alla le dire à tout l'monde
Et le lendemain
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Etaient là , la la la la la la
Etaient là , la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait qu'c'était pour voir son chat
Qu'tous les gars, tous les gars du village
Etaient là , la la la la la la
Etaient là , la la la la la
L'maître d'école et ses potaches
Le mair', le bedeau, le bougnat
Négligeaient carrément leur tâche
Pour voir ça
Le facteur d'ordinair' si preste
Pour voir ça, n'distribuait plus
Les lettres que personne au reste
N'aurait lues
Pour voir ça, Dieu le leur pardonne
Les enfants de cœur au milieu
Du Saint Sacrifice abandonnent
Le saint lieu
Les gendarmes, mêm' mes gendarmes
Qui sont par natur' si ballots
Se laissaient toucher par les charmes
Du joli tableau
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Etaient là , la la la la la la
Etaient là , la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait qu'c'était pour voir son chat
Qu'tous les gars, tous les gars du village
Etaient là , la la la la la la
Etaient là , la la la la la
Mais les autr's femmes de la commune
Privées d'leurs époux, d'leurs galants
Accumulèrent la rancune
Patiemment
Puis un jour ivres de colère
Elles s'armèrent de bâtons
Et farouches elles immolèrent
Le chaton
La bergère après bien des larmes
Pour s'consoler prit un mari
Et ne dévoila plus ses charmes
Que pour lui
Le temps passa sur les mémoires
On oublia l'évènement
Seul des vieux racontent encore
A leurs p'tits enfants
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Etaient là , la la la la la la
Etaient là , la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait qu'c'était pour voir son chat
Qu'tous les gars, tous les gars du village
Etaient là , la la la la la la
Etaient là , la la la la la
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15. _ Pauvre Martin
Avec une bêche à l'épaule,
Avec, à la lèvre, un doux chant,
Avec, à la lèvre, un doux chant,
Avec, à l'âme, un grand courage,
Il s'en allait trimer aux champs!
Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!
Pour gagner le pain de sa vie,
De l'aurore jusqu'au couchant,
De l'aurore jusqu'au couchant,
Il s'en allait bêcher la terre
En tous les lieux, par tous les temps!
Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!
Sans laisser voir, sur son visage,
Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
Il retournait le champ des autres,
Toujours bêchant, toujours bêchant!
Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!
Et quand la mort lui a fait signe
De labourer son dernier champ,
De labourer son dernier champ,
Il creusa lui-même sa tombe
En faisant vite, en se cachant...
Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!
Il creusa lui-même sa tombe
En faisant vite, en se cachant,
En faisant vite, en se cachant,
Et s'y étendit sans rien dire
Pour ne pas déranger les gens...
Pauvre Martin, pauvre misère,
Dors sous la terre, dors sous le temps!
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16. _ Le Fossoyeur
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17. _ Maman, Papa [*]
Maman, maman, en faisant cette chanson
Maman, maman, je r'deviens petit garçon
Alors je suis sage en classe
Et, pour te fair' plaisir
J'obtiens les meilleures places
Ton désir
Maman, maman, je préfèere à mes jeux fous
Maman, maman, demeurer sur tes genoux
Et, sans un mot dire, entendre tes refrains charmants
Maman, maman, maman, maman
Papa, papa, en faisant cette chanson
Papa, papa, je r'deviens petit garçon
Et je t'entends sous l'orage
User tout ton humour
Pour redonner du courage
A nos cœurs lourds
Papa, papa, il n'y eut pas entre nous
Papa, papa, de tendresse ou de mots doux
Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouât pas
Papa, papa, papa, papa
Maman, papa, en faisant cette chanson
Maman, papa, je r'deviens petit garçon
Et, grâce à cet artifice
Soudain je comprends
Le prix de vos sacrifices
Mes parents
Maman, papa, toujours je regretterai
Maman, papa, de vous avoir fait pleurer
Au temps où nos cœurs ne se comprenaient encor pas
Maman, papa, maman, papa
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18. _ Il N'y a Pas D'amour Heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur. Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de ce lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désarmés incertains
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous deux
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19. _ Il Suffit De Passer Le Pont
Il suffit de passer le pont
C'est tout de suite l'aventure
Laisse-moi tenir ton jupon
J't'emmèn' visiter la nature
L'herbe est douce àPâques fleuries
Jetons mes sabots, tes galoches
Et, légers comme des cabris
Courons après les sons de cloches
Ding din don ! les matines sonnent
En l'honneur de notre bonheur
Ding din dong ! faut l'dire àpersonne
J'ai graissé la patte au sonneur
Laisse-moi tenir ton jupon
Courons, guilleret, guillerette
Il suffit de passer le pont
Et c'est le royaum' des fleurettes
Entre tout's les bell's que voici
Je devin' cell' que tu préfères
C'est pas l'coqu'licot, Dieu merci
Ni l'coucou, mais la primevère
J'en vois un' blottie sous les feuilles
Elle est en velours comm' tes joues
Fais le guet pendant qu'je la cueille
" Je n'ai jamais aimé que vous "
Il suffit de trois petits bonds
C'est tout de suit' la tarantelle
Laisse-moi tenir ton jupon
J'saurai ménager tes dentelles
J'ai graissé la patte au berger
Pour lui fair' jouer une aubade
Lors, ma mie, sans croire au danger
Faisons mille et une gambades
Ton pied frappe et frappe la mousse
Si l'chardon s'y pique dedans
Ne pleure pas, ma mie qui souffre
Je te l'enlève avec les dents
On n'a plus rien àse cacher
On peut s'aimer comm' bon nous semble
Et tant mieux si c'est un péché
Nous irons en enfer ensemble
Il suffit de passer le pont
Laisse-moi tenir ton jupon
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20. _ Corne D'aurochs
Il avait nom corne d'Aurochs, au gué, au gué
Tout l'mond' peut pas s'app'ler Durand, au gué, au gué
En le regardant avec un Å?il de poète
On aurait pu croire àson frontal de prophète
Qu'il avait les grand's eaux de Versailles dans la tête
Corne d'Aurochs
Mais que le bon dieu lui pardonne, au gué, au gué
C'étaient celles du robinet, au gué, au gué
On aurait pu croire en l'voyant penché sur l'onde
Qu'il se plongeait dans des méditations profondes
Sur l'aspect fugitif des choses de se monde
Corne d'Aurochs
C'étaient hélas pour s'assurer, au gué, au gué
Qu' le vent n'l'avait pas décoiffé, au gué, au gué
Il proclamait àson de trompe àtous les carrefours
"Il n'y a qu'les imbéciles qui sachent bien faire l'amour
La virtuosité c'est une affaire de balourds!"
Corne d'Aurochs
Il potassait àla chandelle, au gué, au gué
Des traités de maintien sexuel, au gué, au gué
Et sur les femm's nues des musées, au gué, au gué
Faisait l'brouillon de ses baisers, au gué, au gué
Et bientôt petit àpetit, au gué, au gué
On a tout su, tout su de lui, au gué, au gué
On a su qu'il était enfant de la Patrie
Qu'il était incapable de risquer sa vie
Pour cueillir un myosotis àune fille
Corne d'Aurochs
Qu'il avait un p'tit cousin, au gué, au gué
Haut placé chez les argousins, au gué, au gué
Et que les jours de pénurie, au gué, au gué
Il prenait ses repas chez lui, au gué, au gué
C'est même en revenant d'chez cet antipathique
Qu'il tomba victime d'une indigestion critique
Et refusa l'secours de la thérapeutique
Corne d'Aurochs
Parce que c'était un All'mand, au gué, au gué
Qu'on devait le médicament, au gué, au gué
Il rendit comme il put son âme machinale
Et sa vie n'ayant pas été originale
L'Etat lui fit des funérailles nationales
Corne d'Aurochs
Alors sa veuve en gémissant, au gué, au gué
Coucha avec son remplaçant, au gué, au gué
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